me revoilà, je reviens comme à chaque fois, quand "se parler" ne me satisfait plus, et que cette envie de raconter des choses et avoir l'impression d'être lue, me procure une joie, une sorte d'auto satisfaction qui me fait du bien, quand je sens que j'ai besoin d'échanger par rapport à des sujets qui m'enflamment et qui n'intéressent personne autre que moi, je reviens vers vous et vers mon blog.
Salima est partie, elle sera encore plus loin dans les quelques semaines qui viennent, elle était le rayon de soleil de cette nouvelle vie que j'imaginais meilleure, elle m'a toujours soutenue, elle a toujours trouvé les mots qu'il faut pour me remettre sur le droit chemin, elle a toujours été à l'écoute, et dieu sait combien je l'ai saoulé avec mes histoires de civisme et de capitalisme, de révolution et même de "la fouine", mais Salima elle m'écoute et me dit "t'as raison".
Salima était ma collègue, je la voyais presque tous les jours au travail, ça me rassurait de la voir franchir la porte du bureau le matin... je ne sais pas pourquoi... parce que c Salima et puis c tout, il faut pas chercher des fois! elle a démissionné pour suivre son chéri et commencer une nouvelle vie, pleine de bonheur inchallah.
Du coup, quoi raconter et à qui, les français étant individualistes _à quelques exceptions- ne regardent pas plus loin que leurs nez, ce qui compte? oui le salaire, oui le week end à center parc ou la semaine de ski ou ceux qui ne parlent pas du tout, ettous ça franchement ça me saoule grave et ça me révolte. Moi? j'ai envie de parler de la révolution de mon pays , ma fierté, cette révolution à laquelle j’ai pas pu participer et c pour cette raison que je ne peux pas me permettre de l’appeler ma révolution, pourtant j’en meurs d’envie, mais la révolution de mon pays n’intéresse personne ou pas grand monde de mon entourage, il y en a ceux qui ont eu la gentillesse de me demander si ma famille allait bien , et d’autres qui n’ont même pas tilté, je m’en fous de toute façon , ca sera absurde de réduire un tel événement à la réaction des autres.
Ma fierté est telle que j’ai besoin de la crier un peu partout, à ceux qui veulent bien l’entendre, j’ai collé mon drapeau tunisien à l’arrière de ma voiture, pour que tous le monde voit à quel grand peuple j’appartiens, mais ça ne me suffit pas, j’ai besoin de débattre de parler, de traiter l’ambassade de france en Tunisie de connard et de bon à rien et lui faire comprendre qu’il ne suffit pas de présenter des excuses en arabe pour tout oublier et se faire pardonner , lui faire comprendre qu’on a quand même mis Ben ali dehors, c’est pas un petit branleur qui va nous faire chier chez nous, qu’il ferme sa gueule et qu’il se tiennent à carreaux ce petit bourgeois de merde, les tunisiens sauront le mettre dehors aussi, et donc tu vois tout ça , Salima n’est plus là pour me dire « t’as raison »
Un petit mot pour la Libye, je suis de tout cœur avec vous, il ne faut pas baisser les bras, après un tel massacre et après une telle perte humaine , il faut aller jusqu’au bout et Allah m3akom.